La mercenaire laissa filer un petit rire entre ses lèvres en voyant la réaction de Barlak et de Lynia. Oui, c’était ça la décision qu’elle avait prise : prendre Lynia avec elle. Elle y avait mûrement réfléchi tandis que le taxi les ramenait à leur point de départ. Les talents de sa consœur étaient bien trop sous exploité avec une ordure comme Barlak, ce butarien posait des restrictions improductives sur Lynia. Elle lui aurait été tellement plus utile avec plus de liberté. Tant pis, il avait gâché sa chance. Kali, elle, ne ferait pas cette erreur, elle saurait exploiter l’esclave à son maximum et lui fournirait tout ce dont elle a besoin pour qu’elle en fasse autant. Elle voulait Lynia et elle l’aurait. Pour l’instant, il semblerait que les choses se déroulent dans ce sens.
Après avoir affiché une tête ébahie par la demande, le butarien déclara :
« - Elle ?! Lynia, contre votre travail ? Lynia pour 25 000 crédits ? Bon et bien, oui, je suis d'accord. Marché conclu ! »
Finalement, ça aurait été assez rapide. Cependant, s’étant sans compter l’émancipation express de Lynia, l’esclave lâcha donc juste après le butarien :
« - Madame non ! Le futur ex-maître de Lynia lui ordonna de se taire mais, cette dernière avait décidé le contraire. Vous vous faites arnaquer, Barlak ne m'a jamais eu pour ce prix ! Lorsqu'il m'a acheté je venais de Zorya, tout juste après le départ des moissonneurs, il m'a à peine eu pour cinq mille crédits ! Pour un marché équitable, ce devrait être vingt mille crédits à rembourser au lieu de vingt-cinq mille. Faire autrement serait vous léser madame. »
Le sourire narquois que Lynia affichait sur son visage prouvait à l’ancienne commando que l’asari n’était pas une cause perdue, elle avait encore de la niak à revendre. Kali était fière d'avoir créer le déclic, elle l'était encore plus en voyant que Lynia l’avait saisi sans hésiter. Cela prouvait à la mercenaire qu’elle avait pris la bonne décision, l’esclave valait le coup qu’on s’intéresse bien plus à elle. Reposant son attention sur le butarien qui semblait un peu plus pâle que tout à l’heure, Kali déclara :
« - Oh… je vois… vous essayez de me doubler donc ? C’est dommage, jusqu’à présent aucun de mes employeurs n’a essayé de me doubler et par conséquent, je n’ai pas pu prouver mon profond dégoût pour cela et les conséquences qui en résultent. Cependant, je vais me montrer magnanime et accepter une renégociation. Je prends Lynia avec moi et votre dette à mon égard ne s’élève plus qu’à 15000 crédits. C’est mon unique et dernière offre.
- Hum… euh… »
Barlak ne savait plus quoi dire. Il était partagé par deux sentiments. Le premier : la fureur, qu’il ressentait à l’égard de sa possession et la seconde : la crainte, qui se manifestait lorsqu’il reportait son attention sur celle qu’il regrettait désormais d’avoir engagé. Kali disait vraie, sa réputation se cantonnait surtout sur son efficacité et très peu de personnes avaient des retours sur les moyens qu’elle employait pour arriver à ses fins. Une rumeur était cependant parvenue aux oreilles du butarien, l’Azure Widow était, en plus d’une habile tueuse à gage, une carnassière qui pouvait laisser derrière elle un chemin pavé de sangs et de cadavres. Allait-il se risquer à confirmer cette rumeur en refusant sa dernière proposition ? La réponse, il la donna rapidement :
« - Très… Très bien j’accepte. »
Si la mercenaire n’avait pas eu son casque, le butarien aurait pu voir le sourire dément qui se dessinait sur le visage de l’asari en réponse à son accord.
« - Et bien c’est parfait… Regardant l’esclave, elle déclara ensuite : Va chercher tes affaires Lynia, nous partons d’ici peu. »