par Naell T'Loari » 14 Juin 2018, 16:47
La lourde détonation du Veuve Noire fit se soulever la neige fraîche au sol.
Positionnée en tête, Naell examina rapidement le terrain. Ils allaient devoir tout deux remonter la pente douce couverte de poudreuse pour rejoindre le couvert des arbres, ce qui risquait de les exposer passablement. Faisant rapidement le compte de son armement, elle afficha les statistiques sur son HUD. Son technoblindage et son omnibouclier semblaient tenir plutôt bien pour le moment. Quant à sa biotique, l'asari n'en avait pas encore fait un énorme usage. Naell en conclut qu'elle était parfaitement opérationnelle, moins deux fumigènes.
Mais son camarade n'avait probablement pas la protection nécessaire pour effectuer la montée à ses côtés.
Un garde passa devant elle, l'arme haute.
Sans réfléchir, l'asari décocha deux coups de son pistolet, abattant l'humain en armure.
Arrivée à sa hauteur en quelques pas et sans s'arrêter, elle ajouta deux balles supplémentaires dans le casque, s'assurant d'achever son infortuné adversaire.
Revenant à son camarade d'infortune, elle le vit tirer un nouveau projectile sur une cible située de l'autre côté des hangars.
La détonation fut violente, même en étant de ce côté du canon, et ne manque pas de soulever à nouveau une volute de neige, malgré le couvert du turien derrière le coin du hangar délabré.
Parfaitement consciente que la situation pouvait évoluer très vite, tout particulièrement si les gardes se ressaisissaient et décidaient de les contourner, Naell jeta à Laquarius :
-"Laquarius, montez la pente sous camouflage optique, je vous couvre !"
Alors que le turien se retourner vers elle, l'asari ajouta :
-"Vous me couvrirez de là haut, allez !"
Hochant la tête, le turien rangea son Veuve Noire dans son dos avant de disparaître sous l'effet de son camouflage.
Dégrafant sa mitraillette geth, Naell pris une grande aspiration.
Elle allait devoir donner l'impression que plusieurs personnes se trouvaient ici, afin d'entretenir le flottement des gardes.
Des balles ricochèrent là où Laquarius se tenait, faisant voler des éclats de béton dans une série de volées de poussière.
Les projectiles claquèrent aux oreilles de la jeune femme.
Se concentrant, Naell relacha ses pouvoirs biotiques, déployant une singularité au milieu du couloir au milieu des deux hangars.
Le vortex bleuté se forma, non sans faire décoller un garde particulièrement brave. Malheureusement pour lui...
Pointant son Predator dans la direction de l'humain, l'asari lâcha une demi-douzaine de coups dans le corps de ce dernier, occupé à flotter mollement autour de la bulle biotique.
Se décalant dans la foulée sur le côté, elle inspecta l'intérieur du hangar délabré. Elle y trouva deux hommes en armure avançant prudemment et silencieusement vers elle. D'une rafale de sa mitraillette, Naell fit voler en éclat la barrière du premier, le forçant à se mettre à couvert. Son acolyte tira dans la direction générale des coups de feu, sans toutefois l'atteindre.
Dos au mur, l'asari éjecta la cartouche thermique de son Predator et en enclencha une nouvelle.
Elle essaya alors de voir la progression de son camarade, dont les traces dans la neige s'étiraient vers la forêt.
Il ne devait plus être bien loin...
Des tirs ricochèrent sur son technoblindage, la forçant à déployer son omnibouclier pour protéger son visage. Manifestement, les gardes avaient choisis de faire le tour du hangar occupé. C'était une bonne idée, mais qui leur coûta une rafale de mitraillette, les forçant à se remettre à couvert, suivie d'une nouvelle singularité. Cette dernière captura le premier d'entre eux, probablement celui qui venait de lui tirer dessus. De son Predator, Naell le cribla de projectiles, faisant tomber sa barrière cinétique. Arborant un sourire sadique, l'asari déploya une déchirure sur sa cible, déclenchant une explosion biotique sous l'effet de la singularité.
Le bruit effroyable de la détonation biotique allait probablement les calmer sur ce flanc...
"Allez Laquarius, c'est pas le moment de m'oublier..."
Pensa-t-elle en son for intérieur, tandis que de nouveaux tirs venant de l'intérieur du hangar en ruine claquaient à ses oreilles.
Raccrochant sa mitraillette à sa ceinture, Naell porta sa main aux poches de son armure. Ses doigts trouvèrent deux grenades flash dans l'une d'elles et deux nouvelles grenades fumigènes dans la seconde.
Préférant conserver les fumigènes pour préparer sa fuite, l'asari sortit l'une des grenades flash, l'activa et la jeta dans le hangar en ruine, prenant bien soin de rester à couvert durant l'opération.
La grenade détona bruyamment dans un flash lumineux probablement douloureux pour les rétines et tympans des personnes se trouvant à l'intérieur.
Alors qu'elle allait se pencher pour tirer sur les cibles dans le hangar, Naell entendit un sifflement aigu passer au dessus d'elle, suivi rapidement d'une violente détonation en provenance des arbres.
Laquarius avait certainement trouvé une position avantageuse et en faisait usage.
C'était le signe qu'elle attendait pour mettre les voiles...
Sortant une grenade fumigène, elle l'activa et la jeta vers la pente enneigée, contre le vent, avant de démarrer un sprint dans la direction du nuage se déployant.
La fumée, soufflée lentement par le vent, se déploya en rideau vers l'extérieur du champ de vision du turien. Naell avait bien fait attention à ce point...
Une nouvelle détonation retentit au dessus d'elle en même temps que le flash du canon d'un Veuve Noire s'évanouissait dans la pénombre du sous-bois. Derrière elle, l'asari imaginait sans peine le projectile faucher un individu s'étant fait fort d'attenter à ses jours...
Rejoignant la fumée, la jeune femme désactiva son omnibouclier et son technoblindage, consciente que leur luminosité orangée risquait de trahir sa position. Déployant son contrecoup à la place et se positionnant de trois quart pour avancer en se protégeant, elle continua son ascension sous les tirs clairsemés de leurs poursuivants et ponctuée par les détonations autoritaires du Veuve Noire de Laquarius...
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Se faufilant entre les arbres en prenant soin de camoufler leurs traces, Naell et Laquarius prirent la direction de la route. Sortant du sous-bois à auteur du ruban d'asphalte, ils se mirent à remonter la route en courant, prenant cette fois soin de laisser leurs empreintes enneigées. Ils coururent ainsi sur une centaine de mètres avant de sauter à nouveau dans le sous-bois pour se refaufiler entre les branches et les troncs.
Naell vérifia qu'aucun d'eux n'avaient laissés de traces sur le bas côté, puis ils reprirent leur chemin en veillant à nouveau à laisser le moins de marques possibles de leur passage.
La route n'amenait pas à leur station, mais à une autre, voisine, se trouvant dans une vallée adjacente à celle où se trouvait la leur. Avec un peu de chance, les gardes à leur recherche tomberaient dans le piège...
Rejoignant le bas des habitations de leur station de sports d'hiver, Naell fit signe à Laquarius d'attendre un peu. Désignant son sac, récupéré dans le sous-bois après leur fuite des hangars, la jeune femme bleue lui fit comprendre qu'elle allait se changer pour passer inaperçu.
Elle avisa une porte donnant vraisemblablement sur un local de rangement de skis, l'asari en força la serrure. Pénétrant dans le réduit, elle entrepris alors de se dévêtir de son armure pour repasser sa tenue de touriste inoffensive. Ne mettant pas plus d'une dizaine de minutes pour changer de silhouette, son armure soigneusement rangée dans le sac de sport, Naell réapparut à la vue du turien :
-"Et voila ! Bon, rejoignons l'hôtel. J'ai hâte de quitter cet endroit : l'air y est frais, mais je crains que ça ne se réchauffe s'ils font le lien avec nous."
-"D'autant que j'ai moi aussi besoin de me changer."
Le turien lui rendit son écharpe, que l'asari noua autour de son cou.
-"Allons-y, alors..."
Chargeant son sac sur son épaule, Naell suivit Laquarius, lequel ouvrit la marche.
Déambulant entre les immeubles et les chalets, ils rejoignirent le cœur de la station, où trônait leur hôtel. Les skieurs s'adonnaient aux joies de la glisse tandis que les locaux animaient les diverses boutiques constellant le bord des pistes... Aucun d'eux ne se doutaient qu'une bataille rangée avait eue lieu plusieurs kilomètres plus loin et plus bas.
C'est dans ce contexte étrange et paradoxal que Naell et Laquarius passèrent le pas de la porte du hall du Cheval Blanc...